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Réécriture de l'Histoire - GW Bush le nouveau FDR ? Imposture !

Le Figaro (publié le 7 juin 2004 - Opinions)

blogules archives 20040606 - Blogule rouge pour la réécriture de l'Histoire - GW Bush le nouveau FDR ? Imposture !

Depuis plusieurs mois, il est de bon ton pour les proches du President Bush de le comparer à Roosevelt ou Churchill, comme de multiplier les parallèles entre l'Irak actuel et l'Europe de 1944-45. La campagne de réécriture de l'Histoire continue pour les faucons de la Maison Blanche (qui, au passage, se réjouissent de la disparition de l'ombre de Reagan rendant enfin possible la canonisation de l'original).


S'il fallait à tout prix comparer la situation en Irak et un lendemain de Guerre Mondiale en Europe, 1918-19 me semblerait plus pertinent : avec Versailles, la France a humilié l'Allemagne, occupé une partie du pays et exploité ses ressources naturelles. Parmi les hommes frustrés de ces humiliations, un jeune Autrichien enrage. Son nom : Adolf Hitler.

La victoire de 1918-19 fut un échec : les "vainqueurs" auront semé les germes de la Seconde Guerre Mondiale et enrichi le terreau sur lequel le Nazisme s'est épanoui.

A l'opposé, la Libération de 1944-45 fut un succès (en Europe occidentale tout du moins) parce que tout fut mis en oeuvre pour éviter de nouveaux Hitlers, les vainqueurs de 1945 gardant à l'esprit Versailles et ne pensant pas uniquement à battre Hitler.

Si tant est que le Président Bush ait quelque chose à l'esprit, il semble que l'exploitation des ressources de l'Irak prévaille sur le reste. Sa campagne d'autopromotion est une imposture et d'ailleurs son "body language" le trahit aisément : il suffit de le voir, bien loin de sa superbe de l'an passé, se faire tout petit lors de sa tournée en Europe à côté d'un Chirac ou d'un Jean-Paul II.

Sur les livres d'Histoire, les visages inquiets de Blair et Bush version 2004 trancheront singulièrement avec ceux, déterminés mais conscients des conséquences de leurs actes, de leurs glorieux prédécesseurs.

SM (publication d'extraits in "Le Figaro" du 7 juin 2004)

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