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Platini devant Zidane

blogules archives - 20040428 Blogule blanc à Michel Platini - Platini devant Zidane

Le verdict - sans surprise - de France Football sur les meilleurs tricolores de tous les temps place à nouveau "qui vous savez" devant Zidane et Kopa, trois joueurs formidables que j'ai eu le plaisir de voir jouer : les deux premiers au sommet de leur art, et le dernier alors qu'il frisait la soixantaine (visiblement hors de condition la première fois en 1985, mais totalement bluffant six ans plus tard - je regrette de ne pas avoir connu le Kopa de '56-60).

Je partage totalement la vision de la rédaction de FF. Zidane a une relation unique au ballon (le "jouet" objet) mais Platini personnifie le jeu au sens fort du terme (le "joueur" sujet), et ce dans toutes ses dimensions, avec la pointe de vice en plus - pas au sens méchant, mais ludique du terme. Quand Zidane bonifie une équipe bien en place et caresse le ballon, Platini porte toute l'équipe et construit le jeu. Il accélère le jeu là où Zizou tend parfois à le ralentir - ce qui ne l'empêche pas de décocher des ouvertures à la Magic Johnson dans ses grands jours. Ni le Pelé de '70 ni le Maradona de '86 n'auront écrasé une compétition avec la même suprématie que le Platini de '84. Certes, il n'aura jamais été Champion du Monde (sinon en tant qu'organisateur), mais il fut à la fois Zidane (le créateur), Trézéguet (le finisseur) et Deschamps (l'aboyeur). Un gagneur conscient de sa force sans mépriser les autres*, ce qui le place au-dessus d'un Beckenbauer ou d'un di Stefano. Moins physique qu'un Van Basten ou le Ronaldo d'avant '98, moins technique qu'un ZZ ou un Maradona, mais capable de tout au service du collectif. Le joueur dont rêvent tous les entraîneurs.

SM

* du temps où il jouait et se contentait de chambrer ses copains, tout du moins. Je doute que Deschamps partage ce point de vue.

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